Élèves ambassadeurs et personnels mobilisés pour l'égalité filles-garçons

Sensibilisation par les pairs, atelier sur le consentement, espace des égalités... Charline Avenel, rectrice de l’académie, a rencontré les élèves et l’équipe pédagogique du collège Joliot-Curie d’Argenteuil.

Charline Avenel, en déplacement au collège le 28 septembre dernier, était accompagnée par des élèves élus au Conseil Académique de la Vie Lycéenne (CAVL),

Informer les élèves et développer leur vigilance

Au collège Joliot-Curie, le sujet de l’égalité filles-garçons pour mieux lutter contre les violences sexistes et sexuelles est pris très au sérieux.

Ainsi, depuis plusieurs mois, les professeurs, et notamment les deux référents égalité filles-garçons, ont entamé un travail interdisciplinaire, de terrain et au long cours, auprès de leurs élèves de 4ème et de 3ème. Objectifs poursuivis : les sensibiliser à ces questions et les aider à prendre confiance en eux.  Au programme : les éclairer sur les différences existant entre violences sexistes et sexuelles et le cadre juridique et pénal en vigueur, les informer sur le droit à l’image, les faire réfléchir sur l’amour et la sexualité, leur permettre de s’exprimer librement (écriture, ateliers théâtre, art pictural, formations anatomie/cycle féminin, entretiens psychologiques individuels…) sur des sujets tabous et leur donner des repères pour détecter diverses situations sensibles (cyberharcèlement, discriminations exercées à l’encontre d’un(e) élève en raison de son orientation sexuelle supposée ou réelle, risques d’attouchements…).

Le rôle stratégique des élèves ambassadeurs/ambassadrices

Éléments moteurs indissociables du projet mis en place depuis septembre au sein du collège, une dizaine d’élèves de 3e, filles et garçons, tous volontaires et formés par leurs professeurs, se distinguent, sur le terrain, par un pouvoir d’influence supérieur aux adultes.

« Sur ce projet, on est là en qualité de référents, de personnes ressources, mais ce sont les élèves qui créent l’impact », souligne l’enseignant de SVT, référent égalité filles-garçons.  
Pari gagné, ces jeunes mentors coachent, avec sérieux et efficacité, les autres élèves sur toutes les questions liées au respect de l’égalité filles-garçons et aux violences sexistes et sexuelles. Illustration concrète : un atelier théâtre dédié à la question du consentement, organisé à l’occasion de la visite de la rectrice. Des élèves de 4e vont devoir improviser et interpréter une situation de cyberharcèlement mettant en scène harceleurs et victime. S’ensuit un temps d’échange et de conseils prodigués par les ambassadeurs, très investis et attentifs. La scène sera rejouée par les élèves de 4e, intégrant leurs préconisations et un rappel précis sur les risques juridiques encourus en cas de « revenge porn ».   

Une salle « Espace des égalités » ouverte aux élèves dès la 6ème

Dans ce sas sanctuarisé et coloré du collège, baptisé « Espace des égalités », les élèves, dès la 6e, peuvent y venir librement aborder toutes sortes de sujets avec les ambassadeurs. L’un d’entre eux précise : « On essaie de créer un vrai rapport de confiance avec les autres élèves. Pour cela, on a mis en place des équipes mixtes car on ne veut pas qu’il n’y ait que des garçons ». La CPE du collège Joliot-Curie conclut : « grâce ce projet, les élèves, que nous orientons d’emblée vers les ambassadeurs dans ce cadre, réussissent ensuite à davantage se confier aux équipes pédagogiques et à leurs parents, sur des situations de harcèlement, par exemple, les affectant personnellement ou touchant leurs camarades ».

Les élèves de 4ème du collège Joliot-Curie prennent la parole

Keltoum : « c’est intéressant car il y a beaucoup de sujets tabous dans le collège. Parler de menstruations ou de questions LGBT par exemple, ça n’est pas évident ».

Réa : « ce projet pour l’égalité filles-garçons et contre les violences sexuelles et sexistes permet d’ouvrir l’esprit des élèves sur beaucoup de sujets ».

Kays : « les discriminations et les inégalités, cela commence dès la 5ème. C’est important qu’il y ait une volonté d’agir et de lutter contre les violences sexistes et sexuelles ».

Matteo : « il n’y a pas de raison d’avoir des inégalités comme l’homophobie dans le collège ».

Samira : « même si cela n’arrive pas tout le temps, les montages humiliants de nudes que l’on reçoit sur nos portables doivent être stoppés. Les autres élèves disent que c’est pour rigoler mais il n’y a rien de drôle ».

 

Mise à jour : octobre 2021