Mardi 11 février 2025, le lycée René Cassin de Gonesse a accueilli une conférence rencontre exceptionnelle, réunissant deux classes de terminale générale, spécialité histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques, et les professeurs d'Histoire de l'établissement.
L'événement, qui s'inscrivait dans le cadre des commémorations liées au 80e anniversaire de la découverte du camp d'Auschwitz par les troupes soviétiques, a été animé par Monsieur Stéphane Amélineau, professeur documentaliste et membre du comité de lecture pour la collection "Témoignages de la Shoah" de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Une immersion dans l’histoire de la Shoah
Durant deux heures, l'intervention a offert aux élèves l’occasion d'explorer l'histoire de la Shoah à travers des documents d'archives vidéo projetés, ainsi que des ouvrages de la collection "Témoignages de la Shoah".
Monsieur Amélineau a centré son discours sur trois grands axes pour aider les élèves à mieux comprendre cette période :
Des parcours individuels pour appréhender l’histoire universelle de la Shoah
En s'appuyant sur le parcours de quatre mamans juives de Soissons, l'intervenant a permis aux lycéens de découvrir des témoignages personnels. Ces récits ont rendu plus concrète la compréhension de l’histoire collective à travers des histoires individuelles.
Le travail de l’historien de la Shoah
Monsieur Amélineau a également abordé les méthodes de travail des historiens spécialisés dans la Shoah, expliquant la manière dont ils utilisent les archives pour reconstituer les itinéraires des déportés et retracer le destin des déportés de France vers les camps de concentration et d'extermination nazis.
La perpétuelle évolution du complexe concentrationnaire nazi
Enfin, l’intervenant a expliqué que le système concentrationnaire était en constante évolution, en fonction des missions que lui assignaient les autorités SS. Il a illustré cela à travers le destin de ces quatre mamans déportées à Auschwitz entre 1942 et 1944, soulignant que chaque étape de leur déportation était marquée par des changements et des adaptations dans le fonctionnement des camps.
Un échange pédagogique enrichissant
Après cette première partie de présentation, une troisième heure a été consacrée à un échange entre Stéphane Amélineau, Madame REMY, proviseure adjointe de l’établissement, et les professeurs d’Histoire. L'objectif était d’échanger autour des aspects pédagogiques et de la façon dont la Shoah peut être enseignée à travers des projets pratiques et concrets. L'un des projets les plus marquants évoqués lors de ce dialogue était celui de "Bella, Rosa, Gitla et Sophia", qui suit les traces de quatre mamans juives de Soissons avant et pendant la Shoah.
Les points suivants ont été abordés :
• Les objectifs pédagogiques : L’accent a été mis sur la sensibilisation des élèves à l'importance de la mémoire de la Shoah et à la transmission de cette mémoire aux générations futures.
• Le public ciblé : Le projet s’adresse spécifiquement aux lycéens volontaires, qui sont invités à participer à des ateliers pratiques, hors du temps scolaire habituel, afin de travailler sur les archives et mieux comprendre les enjeux de la mémoire historique.
• L’organisation du projet : Le projet se déroule sur deux années scolaires et comprend plusieurs déplacements : Paris, Soissons, Drancy, et Auschwitz. Ces visites permettent aux élèves de se rendre sur les lieux mêmes de l’histoire, et de rencontrer des descendants des familles des quatre mamans pour échanger avec eux sur l'héritage de cette tragédie.
• Le matériel archivistique : La sélection minutieuse des archives permet de rendre plus tangibles les histoires personnelles des déportés et de confronter les élèves à des documents historiques primaires.
Cette rencontre a ainsi permis aux élèves de mieux comprendre la complexité de l’histoire de la Shoah, tout en les sensibilisant à l’importance de préserver et de transmettre la mémoire collective. C'est un pas supplémentaire dans l'engagement du lycée René Cassin à enseigner la Shoah de manière concrète et vivante, afin que cette mémoire reste présente et active, même 80 ans après les événements.
Mise à jour : février 2025