« Certains de mes AESH ont marqué ma vie »

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À la rencontre de William, 21 ans et aujourd’hui étudiant en BTS d’optique, retour sur son parcours scolaire accompagné d’AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap), son ressenti, ses souvenirs...

Te souviens-tu de la première année où tu as été accompagné et dans quel contexte cela s’est passé ?

"En CE1, j’ai eu des difficultés à comprendre des énoncés, à rester concentré, à gérer mon stress et mes émotions. Après une réunion avec la directrice de l’école, mes parents et mes psychologues ont convenu que c’était mieux pour moi d’être accompagné, avant tout pour améliorer ma concentration et m’aider à écrire en cas de coup de fatigue. En effet, mon handicap me fait perdre énormément d’énergie."

Comment as-tu ressenti cette aide dans ton quotidien ?

"Chaque AESH a apporté quelque chose de différent, mais le fait d’être accompagné de manière générale me permet d’avoir un meilleur relationnel avec les enseignants et les élèves. Par exemple, mon AESH de collège que j’ai eu la chance d’avoir quatre années de suite m’a aidé à me rapprocher de mes camarades. Sur notre temps libre, il ouvrait des salles de classe dans lesquelles je pouvais me retrouver avec les autres élèves, j’en garde d’excellents souvenirs."

Et du point de vue de ta réussite scolaire ?

"Pour ma scolarité du premier degré, cette aide a joué un rôle très important. Pour le second degré, le soutien qui m’a été apporté était plus ciblé sur le plan personnel, le fait que je me sente mieux en tant que personne a été la principale raison du fait que je réussisse scolairement, cela m’a permis d’obtenir la sérénité et le calme dont j’avais besoin."

Te souviens-tu d’un moment où cela a été particulièrement bénéfique ?

"Je dirais le bac avant tout, sans l’aide de mon AESH je n’aurais pas pu obtenir mon diplôme. Nous avions, lui et moi, les mêmes défis. On connaissait les problèmes et on savait comment les résoudre. L’objectif absolu était d’obtenir le bac de fin d’année de la manière la plus efficace possible. On révisait certains sujets, faisions beaucoup de travaux de recherche et avons énormément préparé le grand oral ensemble."

Le résultat d’un travail d’équipe ?

"Si je disais que c’était uniquement grâce à moi, je serais de mauvaise foi. Mon AESH a eu un apport incroyable au moment du bac, sans lui je ne l’aurais pas eu… Ma conseillère d’orientation, lors de mon année de terminale, a aussi été une personne qui m’a apporté le soutien moral et la confiance dont j’avais besoin pour surmonter cette année. Cela m’a permis de puiser dans mes ressources, mon AESH a su mobiliser et exploiter ce regain d’énergie, il a su m’encadrer et me donner les bons conseils pour que je puisse utiliser mes capacités. On a pris beaucoup de risques, au final on est passé, ça a marché j’ai eu le bac et si c’était à refaire je le referais !"

Considères-tu qu’ils jouent également un rôle en tant que « soutien psychologique » ?

"Je vais être honnête, ils en ont forcément un, mais ce n’est pas à la portée de tout le monde. De mon expérience personnelle, cela dépend beaucoup des besoins de l’élève. Pour ma part, c’est nécessaire. Étant hypersensible, si le feeling n’est pas là, ça va être difficile de gagner ma confiance... Une des particularités de ma personnalité et de son fonctionnement réside dans le fait que plus je me sens bien sur le plan affectif, plus il est facile pour moi de m’investir dans mes choix scolaires mais aussi dans ma vie de tous les jours. Cela me permet d’être plus performant et d’avoir une forme de stabilité."

As-tu développé des liens spéciaux ou un attachement particulier avec certains d’entre eux ?

"Certains de mes AESH ont été des symboles pour moi et ont aussi marqué ma vie, je garde des souvenirs particuliers avec chacun d’entre eux. Ils m’ont appris à avoir quelques codes sociaux, sachant que je n’en ai pas beaucoup (rire). Du point de vue personnel, j’ai encore des relations avec mon accompagnatrice de CM1, on s’appelle au moins une fois par mois."

De ton expérience, quelles seraient les qualités à posséder pour exercer le métier ?

"C’est une question difficile, pour moi la principale qualité à avoir est la capacité d’adaptation, car chaque personne qui en a besoin est différente… En revanche cette adaptation doit se faire des deux côtés. C’est avant tout un lien relationnel, une question de sensations… Enfin, je dirais que l’empathie et l’authenticité sont pour moi deux autres grandes qualités à posséder pour accompagner les élèves de la meilleure façon."

 

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illustration d'un elève accompagné d'un éducateur

 AB.

Mise à jour : janvier 2024